La bibliothèque du Lancovit, haut lieu d'aventures (libre à tous )

Lorelei était en train de lire. Un livre super intéressant. Si, si, ça existe. Le titre en était Paradoxes d'incantation sous le Haut Moyen Age. Vraiment passionnant. Pour Lorelei, bien entendu. Bref, à moitié allongée sur un siège, une mèche rousse qu'elle suçotait dans la bouche, la jeune fille était en train de dévorer son livre, sous le regard mauvais d'un Cahmboum qui appréciait mal qu'on se serve d'un de ses confortables fauteuils comme d'un lit. Pendant ce temps, Faime, le Familier corbeau de la jeune rouquine, se promenait sur les étagères, juste au dessus du Cahmboum. Il convoitait depuis un certain temps la Kidikoi posée sur le secrétaire du bibliothécaire, et s'en approchait à petits pas discrets... Quand à Lorelei, elle ne se doutait de rien. Le cahmboum aurait pu exploser sous ses yeux, elle ne l'aurait pas remarqué. Ou alors, il aurait fallu qu'il lui explose dessus, mais là, cela aurait créer un petit problème. Bref, la situation était parfaitement normale, quand quelqu'un entra brusquement dans la bibliothèque. Faime, affolé, poussa un cri rauque et battit des ailes pour s'envoler avant que le Cahmboum remarque sa présence. Il se mit à invectiver le nouveau-venu qui lui avait gâcher la délicieuse sucette.
Le jeune fille remarquant enfin l'agitement de son corbeau, et tourna la tête, intriguée, vers la personne qui venait d'entrer.

[H.S. désolé, j'ai oublié qu'il fallait mettre en gras... Je ne suis pas vraiment habituée à ce style de mise en forme, d'habitude je mets les paroles en couleurs.]

H.S : regarde dans le règlement, normalement il y a quelque chose à propos des posts...

D'un coup d'oeil rapide, Nolwenn comprit qu'elle aurait du mal à mener à bien sa mission. La sorcelière allong...avachie sur le fauteil ne semblait pas vouloir bouger d'un poil, et fixait avec un air de reproche le corbeau qui...un corbeau ? Dans la bibliothèque ?
Elle se racla la gorge.
- Rrm. Désolée de vous déranger mademoiselle, vous aviez l'air passionnée mais je vais vous demander de jarter vite fait bien fait de la bibliothèque, vous et cette...chose à plume. Si d'ailleurs votre familier pouvait cesser de me darder des regards assassins, ça m'arrangerait. Certains ont fini aux cachots pour moins que ça.
Maître Choumi, vous pourriez quitter un instant votre précieuse bibliothèque, la Reine Titania vous demande.
Sous l'apparence d'une matrone aux yeux chocolats et à la taille plus qu'enveloppée, elle soupira en voyant que la jeune fille ne bougeait pas, les yeux écarquillés comme si un Troll était tombé du ciel. Après vérification rapide, ce n'était pas le cas, et Nolwenn dut se rendre à l'évidence. C'était bien elle qu'elle fixait comme ça.
- Bon, on n'a pas la nuit, alors si vous vouliez bien rappliquer en vitesse, j'ai du ménage à faire, moi ! Vous m'avez entendu ? La bibliothèque est fermée !
Bon. Pas vraiment le ménage, en fait, plutôt les courses. Un des parchemins intéressait au plus haut point le gouvernement des Vilains, et elle avait hâte de sortir de la bibliothèque pour pouvoir toucher son dû et prendre un bon bain chaud.
Sauf que l'autre abrutie et son corbeau déplumé en avaient décidé autrement.

[ Mais !T'es méchante avec ma pauvre petite Lorelei ! Et puis d'abord son corbeau, il n'es pas déplumé ! ^^ ]

Lorelei leva ses yeux de son livre passionnant et observa la femme qui se tenait devant elle. Celle-ci la regardait d'un air de reproche et osait insulter Faime, SON Faime ! Elle jeta un regard noir à l'inconnue et ne bougea pas d'un poil. De quel droit cette vieille femme se permettait de l'enguirlander pour un rien, comme ça ?
Quelques phrases plus tard, elle comprit que cette grosse femme grincheuse était une femme de ménage. Mais où était son balai ? D'accord, elle pouvait l'incanter quand elle voulait, mais bon.. Elle imaginait plutôt les femmes de ménage avec tout le bric à brac les suivant, et puis, il devait bien avoir des horaires de ménage, où la bibliothèque devait être fermée ? Tout cela lui semblait bien louche. Son Familier, conscient de l'anxiété croissante de Lorelei, gonfla ses plumes et se posa juste à côté d'elle, légèrement menaçant. La jeune fille caressa distraitement son Familier pour le calmer, et se leva, fermant son livre. Elle sentait que cette femme n'était certainement pas une femme de ménage, et elle était ici pour quelque chose d'autre. Mais quoi ?
Pour se laisser le temps de réfléchir, elle posa soigneusement son bouquin, et étudia la femme qui lui faisait face. Elle avait lue dans un livre, que pour percer les illusions, le premier pas était de savoir si la personne était à l'aise dans son corps. La jeune fille rousse devait avant tout gagner du temps, pour savoir si son hypothèse était la bonne et détecter tout mouvement suspect de cette grosse matrone aigrie. Elle pointa les invraisemblance du discours de la bonne femme.
"Je ne vois pas pourquoi mon Familier irait aux cachots, surtout que je vous rappelles que c'est un cor-beau, donc à moins qu'il y ait des prisons spéciles-corbeau, vous allez avoir du mal à l'emprisonné. Et puis je ne vois pas en quoi une femme de ménage peut être aussi importante au point de mettre au cachot qui elle veut. "
Puis le regard de la rouquine se radoucit, et ses yeux verts cessèrent de lancer des éclairs.
"Enfin... Je me nomme Lorelei Bargot, pour vous servir, dit-elle en s'inclinant, et vous ? "
Bon, d'accord, une sortcelière n'était pas censé faire la causette avec une femme de ménage, mais cette femme de ménage-là n'avait rien d'ordinaire, et Lorelei souhaitait vraiment savoir qui se cachait derrière cette apparence.

Moiiii ??? méchante ??? Nooon, mais qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Nolwenn plissa ses yeux, façon bazooka.

- Dis donc ma ptite, tu ne me parle pas comme ça sous prétexte que je suis une femme de ménage, ce n'est pas une honte !
Ensuite, s'il faut vraiment que je te donne mon emploi du temps parce que là tu me regarde bizarrement, sache que la Reine Titania avait besoin de voir maître Choumi, et comme je nettoyais la salle du trône, elle m'a envoyé le chercher. Comme je suis intelligente et -j'avoue- feignante, j'ai décidé de m'occuper maintenant de la bibliothèque, comme ça je partirais plus tôt ce soir. Des questions ?

Voyant la sorcelière s'incliner devant elle, Nolwenn sourit, presque attendri. Cette petite lui rappelait ce qu'elle était à son âge, une jeune fille voulant savoir tout sur tout. Sauf que contrairement à elle, Nolwenn avait grandi, et que son métier d'espionne assassin enquêteur cordonni...(euh non, quand même pas), elle l'exerçait depuis longtemps déjà. En outre, ses changements d'apparence étaient plus que fréquent et elle se souciait de son nouveau visage comme de sa première incantation. Et puis, elle avait toujours le petit bidule trouvé (par hasard bien sûr) dans l'armurerie des Vilains, et qui était tout de même bien pratique pour conserver une apparence...disons peu naturelle.

- Si tu veux vraiment me servir, j'aimerai que toi et ton...auguste volatile -qui n'est pas en train de mettre des plumes partout, bien entendu- vous fichiez le camp pour que je puisse TRAVAILLER !!!

Lorelei fit mine de se déboucher es oreilles. La jeune fille n'aimais pas se montrer désagréable, mais elle avait du mal à supporter l'arrogance de cette femme. Elle jeta un coup d'oeil à son corbeau qui était à présent en train de manger la Kidikoi du pauvre bibliothécaire. Elle se retint de pouffer de rire et prit une grande inspiration avant de passer à l'acte. Soit ce qu'elle soupçonnait était exact, et elle allait enfin voir le véritable visage de cette intruse, soit la bonne femme allait se fâcher... et c'est tout. Qu'est-ce qu'elle perdait ?
Au moment où elle incanta, ses mains s'ornèrent d'une sorte de feu rouge, et ses cheveux s'envolèrent légèrement. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer et déclama : "Par le Revelus, que toute illusion cesse et que ton corps réapparaisse !"
Lorelei poussa un hoquet de surprise en voyant la jeune femme devant elle. La sortcelière n'était pourtant pas tellement sûre que ça marche, mais elle avait réussi ! Elle observa la fille devant elle en croisant les bras. "Femme de ménage, hein ? "
Faime, qui n'appréciait pas trop l'ironie sous-entendue dans le ton de l'inconnue poussa un puissant croassement, qui équivalait à un rire. Lorelei le regarda sévèrement et le corbeau, sous le feu vert des yeux de la rouquine, cessa tout bruit.
Lorelei aimait bien son Familier, mais il était parfois... un peu encombrant. Elle reporta son regard sur la fille devant elle et lui tendit la main en souriant.
"Alors, tu t’appelles comment ? Et pourquoi veux-tu venir ici en te déguisant ? "
Lorelei était passée au tutoiement. Cela lui paraissait bizarre de vouvoyer une personne ayant quelques années de plus qu'elle, et puis, elle n'avait pas vraiment envie de se faire une ennemie. Elle désirait plutôt se lier d'amitié. Pour prouver sa bonne volonté, elle ferma la porte que Maître Choumi avait laissé ouverte en sortant, puis s'assit en regardant son aînée avec intérêt.

Contre toute attente, Ephémère éclata de rire.
- Et bien, ta magie doit être vraiment puissante pour parvenir à contrer l’artefact ! Ce petit bidule (tel un prestigitateur, elle sortit de sa manche l'objet en question) permet normalement de conserver une allure qui n'est pas la sienne. C'est une bonne leçon, à l'avenir je chercherais à l'approfondir...
- Tu es plus intelligente que je ne le pensai. Par contre, tu aurais quand même du me demander avant de changer mon apparence, parce que la bibliothèque est emplie de scoops invisibles, et je n'ai pas vraiment envie que mon visage passe en boucle sur tout les télécristaux d'Autremonde... Par contre, ils sont protégés de la magie, mais peux tu quand même essayer ? J'aimerai voir si tu y arriverai. Sinon (elle haussa les épaules), je m'en chargerai moi même, à ma façon.
Et sinon, je m'appelle Ephémère, enchantée. Dis moi, tu es nouvelle ici ? Je ne t'avais jamais vu avant.

Lorelei aurait bien voulu étudier l'artefact de plus près, mais l'inconnue le cacha avant qu'elle est pu l'observer. Tant pis ! Faime pourrait peut-être s'en charger ?
Mais elle pensa bien vite à quelque chose d'autre, qu'elle expliqua à l'autre fille :
"Je comprends à présent pourquoi mes mains se sont... "enflammées" D'habitude, cela ne me le fais pas pour un petit sort, mais j'ai besoin de plus de pouvoir.
Oh, et je vais te défaire ces images de scoops en moins de deux ! En premier lieu...
Par le protectus, que de nos paroles et de nos actions il ne soit plus question ! "
Une sorte de boule invisible les engloba, cachant leur présence et leurs paroles aux yeux de tout spectateur extérieur.
Puis la jeune fille se concentra, ferma les yeux et incanta de nouveau. La jeune fille psalmodia pendant plusieurs minutes, et des petites flammes sortirent de ses mains pour aller dans toutes les directions. Dès qu'elles étaient par quelque chose, elles s'y concentrait jusqu’à ce que l'écran de protection soit dévoilé. Mais la plupart des flammèches pourraient avant d'avoir détruit leur cible. Lorelei intensifia son flux, et ses cheveux s'élevèrent en l'air, comme des flammes vivantes. Cette fois-ci, les protections disparurent, révélant enfin les scoops, emprisonnés par les flammes rouges. Enfin, la dernière partie de son sort entra en action, et les flammèches entrèrent à l'intérieur des Scoops pour détruire les dix dernières minutes enregistrées. Les petites étincelles de magie s'éteignirent enfin, et Lorelei s'effondra sur son fauteuil, épuisée. Elle demanda à Faime s'il avait bien fait son travail, et celui-ci lui répondit en lui montrant la petite figurine.
Lorelei eut un sourire de triomphe, et Faime déposa entre ses mains la statuette. Après l'avoir examinée quelques minutes, elle la rendit son propriétaire légitime avec un sourire de triomphe.
"Tu verras quand tu auras un familier, c'est bien plus pratique ! Pendant que tu étais concentrée à me regarder désactiver les Scoops, mon expert en haut vol te chipait ta statuette !
Mais tu ne m'a toujours pas répondu. Quelle est ton nom ? Et pourquoi venait-tu ici déguisée ? "
Malgré sa fatigue, les yeux verts de Lorelei brulaient de curiosité et de fierté.

Ephémère sourit et laissa la jeune fille remporter cette bataille, comme le général De Gaulle (un terrien, mais un gars intelligent quand même).
- En fait, il se trouve que j'ai un familier, mais Ecume ne rentrerait pas dans ma poche avec sa taille naturelle, il déteste se faire rétrécir, et il n'aime pas vraiment se balader dans le palais. Mais tu peux garder l'artefact si tu veux, il va juste...
Avant que Lorelei ait pu faire un geste, la main toujours tendu pour qu'Ephémère reprenne son bien, le minuscule objet explosa.
- Il est programmé pour m'appartenir. J'ai beau être une quiche de quiche en magie, je suis plutôt douée en informatique et en tout ce qui touche les hautes technologies. Brillante démonstration cependant, mais ne t'avise plus de recommencer, car toutes mes possessions sont modifiées par mes soins et explose au bout de 30 secondes. Ta magie est vraiment étonnante, mais attend de voir celle de Tara, c'est quelque chose de plutôt exceptionnel... Mon nom est Ephémère (elle ne précisa pas que c'était seulement son surnom, elle n'allait quand même pas donner sa carte d'identité à la rouquine, et puis quoi encore ?). Et ma présence ici est plutôt personnelle. Tu es nouvelle ? Quand es tu arrivée au palais ?

L'inconnue sourit à son tour, et lui dit qu'elle pouvait garder l'artefact. Lorelei leva un sourcil, étonnée, et l'objet explosa dans sa main ! La jeune fille rousse secoua un peu la main, pour diminuer la douleur, mais n'osa pas demander un Reparus. Elle ne voudrait surtout pas passer pour une chochotte ! Elle était capable de supporter la douleur, qui était méritée, d'ailleurs. Ça lui apprendras à piquer les affaires des autres !
"Si tu veux, je pourrais t'apprendre certains trucs de magie, et en échange, tu pourrais m'expliquer comment bidouiller des trucs ? Je suis sûre que mon Faime adorerait ça, je ne sais pas pourquoi, mais sa passion c'est de voler des trucs aux gens. "
La rouquine lui grattouilla le cou, comme le volatile adorait, puis posa son regard pétillant de malice sur la jeune femme.
"Oui, je sais, j'ai encore beaucoup de progrès à faire, si je veux me mesurer à l'Héritière. Mais moi au moins, je ne fais pas tout exploser par inadvertance ! En tout cas, je suis vraiment ravie de te rencontrer, chère Ephémère. J'aime beaucoup ton surnom, il est très joli. Au fait, tu es une voleuse Patenté ? C'est pour un examen que tu dois piquer un livre ?"
Lorelei expliqua son raisonnement en s'appuyant sur un doigt à chaque argument :
" Tu refuses de donner ton nom, tu vires tout le monde de la bibliothèque pour être toute seule, tu refuses qu'on voit ton apparence réelle, et pour finir, tu es armée. Seuls les Voleurs Patenté font ça. Ou alors, tu es un assassin, mais ça m'étonnerait. il n'y a personne à tuer ici, à part des vieux livres hargneux ! DIs-moi quel livre tu veux, je connais cette bibliothèque comme ma poche ! Et puis, si tu ne veux pas être à découvert..."
dit-elle en montrant le bouclier qui les protégeait des regards indiscrets des Scoops.
Lorelei omit de préciser qu'elle n'avait pas vu ses armes, mais que c'était seulement une supposition, basée sur le fait que son corbeau avait eu beaucoup de mal à retrouver l'amulette à cause des multiples poches cousues dans l'habit d'Ephèmere, et bourrées d'objets.

Bon, à la guerre comme à la guerre, Ephémère devait se résoudre à avoir pour allier une rouquine surexcitée et un corbeau qui lui lançait des regards moqueurs (d'ailleurs, il commençait sérieusement à l'énerver, celui-là...après le chien chaud, pourquoi pas le corbeau ?). Youpi.
- Je te remercie, fit elle en souriant, mais la magie est une chose innée chez les gens, et la mienne est plutôt...inopérante. Mais bon, je contrôle les sorts minimes, et il n'en faut pas plus pour mon bonheur, alors...
Une voleuse patentée...Pourquoi pas, et tes arguments sont convaincants, mais non. Pas assez de liberté dans cette Institution. En revanche, je suis spécialisée dans certains points qui leur ressemble, comme ma mission présente, le vol d'un parchemin. J'accepte ton offre avec plaisir, je recherche la carte de l'Océan des Brumes, par Belduc le Gris. Tu saurais où je peux le trouver ?
Si à un moment tu as du temps et que tu ne sais pas quoi en faire, appelle moi à ce numéro (elle lui tendit un bout de papier sur lequel était écrit le numéro "travail" d'Ephémère. ) Je t'apprendrais deux ou trois trucs avec les gadgets qu'on trouve sur Autremonde. Mais tu n'as toujours pas répondu à ma question, d'où tu viens ?

Lorelei lui sourit en prenant le morceau de papier, qu'elle regarda avec attention, avant de le fourrer dans sa poche. Elle finit enfin par répondre : "Hein que c'est énervant quand on ne répond pas à une question ? J'habite au Lancovit, tout comme mes parents. Je suis apprentie sortcelière depuis quelques années déjà, mais je n'aime pas trop me faire remarquer. D'ailleurs, je me fais pratiquement jamais remarquer, c'est pourquoi peu de personnes me connaissent. Mais cela me vas très bien comme ça .
Viens, suis-moi, je sais où se trouve ta carte, je connais cette bibliothèque comme ma propre chambre. "
La jeune fille la prit par la main, une mèche de cheveux roux entortillé autour d'un doigt de son autre main. Lorelei n'avait jamais eu conscience d'être mignonne, et pour l'instant, elle s'en fichait comme d'une guigne. A part quand ça l'aidait à calmer les gens mécontents que son Faime leur ais chiper des affaires. Il lui suffisait qu'elle s'excuse en se trémoussant sur place, d'un air contrit, et les gens devenaient tout de suite plus sympathiques envers elle. Elle supposait que c'était lié à cette ancienne légende comme quoi il y avait du sang de vampyr dans sa lignée.En quelques minutes, elle trouva la carte en question, coincée entre deux dictionnaires poussiéreux et ronchons.
La jeune fille, adroite, dépoussiéra un peu les deux dictionnaires et ceux-ci, reconnaissants, la laissèrent prendre la carte sans bronché. Avec un sourire éclatant, elle donna l'objet en question à Ephémère.
" Et une carte de l'Océan des Brumes, une ! "
Faime, en quelques coups d'ailes, vint se poser sur l'épaule de la rouquine. Il observa Ephémère quelques instants, la tête penchée sur le côté, puis... on aurait dit qu'il souriait à la jeune femme !
Avec délicatesse, le volatile couleur nuit se jucha sur l'épaule d'Ephémère et lui becqueta une mèche par sympathie. Lorelei évita de bouder, mais cela se voyait très bien qu'elle était jalouse. Comment SON Familier osait-il se percher sur 'épaule d'une autre personne ?
Faime sentit venir l'orage, et avec un croassement désolé, s'envola de nouveau et se posa sur l'épaule de sa véritable "maîtresse".

Voyant la tête de Lorelei, Ephémère se sentit gênée. Elle lui présenta une mèche de ses cheveux.
- Je ne pense pas que faire une crise serait une bonne solution, si tu regarde bien, mes cheveux ont la même couleur que ses plumes, ça créé des liens... En attendant, merci pour la carte, ça m'évitera de passer des heures dans cette bibliothèque. J'ai l'impression que tu aimes les livres, tu devrais aller voir la bibliothèque d'Omois, tu n'en ressortirais plus.
La pauvre Ephémère ne savait pas comment dégeler l'atmosphère et...attendez une minute. Depuis quand essayait-elle d'être gentille ??? Préférant changer de sujet, elle passa à son domaine de prédilection.
- Bon. Lance un révélus sur ta main. Tu verras que certaines particules de l'artefact sont toujours là. Leçon number one (j'ai le temps aujourd'hui), comment, à partir de micro particules, recréer l'objet. Tu me suis ?

"Mais... Je ne vais pas faire une crise, c'est juste que... "
Lorelei décida de ne pas se voiler la face.
"Bon d'accord, je suis un peu jalouse. C'est la première fois qu'il fait ça avec quelqu'un d'autre. Remarque, quand on y réfléchit bien, ce n'est pas très étonnant. Vous semblez tous les deux avoir le vol dans le sang, et peut-être quelque chose d'autre en plus... "
Lorelei pensa que si la jeune femme n'était pas vraiment une Voleuse Patenté et qu'elle vivait avec des contrats, elle devait peut-être faire des trucs... un peu moins glorieux que des vols. Or, son corbeau était un charognard. Si elle pouvait s'exprimer ainsi, il se délectait de la mort des autres. Lorelei n'en dit rien, mais une petite ombre passa sur son visage qu'elle réussit à chasser très vite en pensant à ce Révélus.
" Par le Révélus, maintenant révélées sont les choses cachées; par le Reparus, que soit réparé les choses révélées !"
La première formule marcha très bien, les atomes de l'artefact se révélèrent, mais la seconde formule marcha beaucoup moins bien. L'artefact se répara, mais qu'en partie. Seule quelques morceaux se reconstruisirent, et quelques vestiges de la belle statuette atterrirent dans sa main.
"Hum..." fit Lorelei, légèrement déçue. "Soit j'ai déjà épuisée toute ma magie, soit il n'y avait pas suffisamment d'atomes restants. "

Bon. A voir le regard que Lorelei lançait dans sa direction, la petite sorcelière commençait à se poser des questions. Ephémère la vit avec soulagement passer à autre chose.
- Bien tenté le Reparus, mais pas suffisant. En effet, tu ne peux pas vraiment demander aux particules de rester bien gentiment collées sur ta main. Donc ce n'est pas avec de la magie à l'état pur que tu vas réussir, mais plutôt avec l'informatique. Cet objet, tu as vu à quoi il ressemblait, non ? Maintenant, penses-y très fort, pendant qu'une sorte de taludis va chercher ces infos dans ton cerveau. (elle déposa sur la tête de Lorelei une espèce de casque). Tu vois, il clignote, signe que le transfert est terminé.
Ephémère tira de sa poche un écran minuscule, où s'afficha une image de l'artefact.
- Mouai, c'est pas mal pour un début, mais il faut que tu comprenne que cette technologie a besoin d'un signalement précis. Pour ça, je ne peux pas t'aider, il s'agit seulement de prêter attention à tout. Vraiment tout, et en détail. ça ne s'apprend pas, mais pour un premier essai, c'est prometteur.
La jeune femme sortit ensuite un minuscule bol en argent, et cria "connexion !" d'une voix forte. Aussitôt, le bol s'alluma brièvement, de même que l'écran. "Transfert !" un dépôt de poussière se forma alors au fond du bol, puis grossit jusqu'à prendre la forme de l'artefact.
- En tout cas, il y a de la ressemblance. Maintenant on va le tester.
Elle s'empara de l'artefact, souffla dessus pour l'activer et récupéra pendant quelques secondes son apparence précédente. L'objet grésilla puis s'enflamma.
- Plus ta reconstitution sera perfectionnée, plus longtemps elle durera. A mon niveau...disons que l'objet subsiste plus d'un mois, mais j'ai de l'entraînement. Bizarrement, le taludis et le bol, qui s'appelle un Froys, sont en vente dans pas mal d'endroit, mais personne n'a pensé à les raccorder tout les deux. Il faut dire que ça prend pas mal de temps, même pour moi. Première leçon terminée, je te fais cadeau des deux, déjà raccordés. Tu t'entraînera et quand tu maîtriseras bien cette technique, tu me passe un coup de (boule ? ) fil.
Moi, je vais devoir y aller, j'ai une mission à terminer. Et une dernière chose, je sais tout dans ce palais, et si j'apprends que notre...entrevue n'est plus secrète, tu en paieras le prix, compris ?

Lorelei récupéra avec soin le bol et le petit animal, puis s'inclina avec un sourire de connivence sur les lèvres.
"Ce n'est pas la peine de me menacer, j'ai pas très envie qu'on sache que j'ai participé à un vol. J'ai déjà assez de soucis comme ça avec Faime. Mais merci encore pour le Taludis et le Froys ! Si jamais tu as un problème, sache que tu peux compter sur moi pour t'aider. Tu devrais me trouver facilement, je ne quittes pratiquement jamais le Lancovit. Mes parents risqueraient de faire une crise cardiaque si jamais je m'éloignais jusqu’à Formia. "
termina-t-elle avec un sourire désolé. Les deux filles marchèrent tranquillement jusqu'à la porte d'entrée, et Lorelei serra une dernière fois la main de sa nouvelle amie.
Le bouclier disparut au premier pas qu'elles firent dehors.

[ Désolé, mon inspi' m'a lâchée ! ]

*soupirs* Ah lala, qu'est ce que vous ferriez sans moi ?


Sauf que ce n'était pas vraiment le moment. Heureusement, Ephémère avait repris avant de sortir l'apparence de la matrone mais elles étaient quand même en mauvaise posture. Car devant elle campait fièrement le chef de la sécurité du Lancovit, accompagné d'une bonne vingtaine de gardes.
- Mesdemoiselles, je vais vous demander de bien vouloir nous suivre sans opposer de résistance, nous avons quelques questions à vous poser, ordonna t-il d'un ton plein de suffisance.
Mauvaise idée. S'il y avait bien une chose qu'Ephémère ne supportait pas, c'était bien les gens comme ce type.
- Je garde l'option démolissage des gardes en cas de foirage du plan A et du plan B. Est ce que tu pourrais prendre un air terrifié ? souffla t-elle sans bouger les lèvres.
Elle sentit le visage de Lorelei se crisper et prendre une expression larmoyante. Pour faire bonne mesure, Ephémère lui jeta un discret sort lacrymal, puis elle déplaça sa corpulence vers le chef des gardes.
- Si tu fais un pas, mon coco, je transforme mon otage en chiche kebab. ALors tu vas planter tes grosses fesses sur le sol, mettre tes mains sur la tête et me laisser passer ainsi que mon otage. C'est clair ?
Malheureusement, l'option A comme "alors tu me laisse passer, oui ?" ne fonctionna pas. Sans doute nouveau à ce poste, l'autre n'avait pas bien compris qu'une vie était plus importante qu'un parchemin, aussi vieux soit-il et il dégaina son épée. Très mauvaise idée, Ephémère passa direct au plan C comme "on cogne" puisque le plan B, "babillage", à savoir parler calmement et détourner l'attention des gardes, ne pouvait plus fonctionner. Tirant une Lorelei plutôt éberluée, la matrone se fraya un chemin parmi les gardes, frappant et avançant inexorablement, sans jouer dans la catégories dentelle. Son nouveau corps l'empêchait de se battre suivant son mode de combat normal, qui était un peu plus élégant et plus en finesse, mais elle jouait de sa masse pour écraser littéralement les gardes. Jetant un regard à Lorelei, qui comprit aussitôt, elle incanta pour se téléporter, puisant sans vergogne dans les réserves de Magie de Lorelei que cette dernière mettait en ce moment à sa disposition. Après un mal de coeur passager, elles arrivèrent dans...la bibliothèque du palais.
Voyant le regard étonné de Lorelei, Ephémère se justifia.
- Le seul endroit où ils ne penseront vraiment pas à nous chercher, c'est notre point de départ. Pour eux, nous sommes parties le plus loin possible. Tu veux bien regriller allègrement les scoops, s'il te plaît ?

Ephémère leva les yeux au ciel.
- Et oh, on se calme, tu ne vas pas finir ta vie en prison et si tu pouvais arrêter d'inonder la bibliothèque ROYALE, on pourrait réfléchir calmement. Toi, fit elle en attrapant délicatement le corbeau par une aile, tu reste ici. Ce n'est vraiment pas le moment de paniquer, on va être découverts d'un instant à l'autre. Lorelei, arrête de te lamenter par pitié, je n'arrive plus à me concentrer.
La jeune fille obéit sagement, le visage strié de larmes.
- Ou plutôt...en fait continus. Je vais te filmer avec une des scoops, laisse moi juste deux ou trois secondes pour la remettre en état.
La jeune femme s'empara d'une scoop et la manipula un instant, jusqu'à ce qu'elle pulse d'une lumière blanche avant de se rallumer complètement, fermement tendue par Ephémère.
- Bon. J'a désactivé l'option son pour l'instant, le temps de trouver une idée de génie...ça y est, j'en ai une. Ne dis rien, je suis un génie, je sais. Voilà mon idée : tu a été honteusement kidnappée par moi-même, pendant que tu bouquinais je ne sais quoi à la bibli du palais. Là, tu es dans tout tes états, et ta ravisseuse te filme avec le nez rouge et des traces de larmes. Il y a deux ans, une charmante jeune fille -moi en l'occurrence- a cambriolé la salle du trésor et s'en est sortie indemne. Les jourstaux en ont fat des gorges chaudes pendant longtemps, d'autant plus qu'à part son visage et le nom qu'elle a communiqué à un garde, on ne sait rien d'elle, vu que personne n'a pu l'attraper. Quel dommage... Bref, c'était mi, et je me souviens parfaitement de l'apparence que j'avais ce jour là. Pour les jourstaux, tu seras simplement une pauvre victime kidnappée par la monstrueuse vampyre Marella Bien'ir. Prête à passer à la télé ?
Courageusement, Lorelei hocha la tête et présenta son visage larmoyant à l'objectif de la scoop, qui en frétillait d'expectative. Ephémère remit le son et se transforma en une somptueuse Vampyre blonde, à l'air passablement dangereux.
- Action ! Chers habitants d'Autremonde, vous m'avez tous énooormément manqué. Vous m'avez toujours réservé un accueil chaleureux, aussi ai-je décidé de reprendre du service au Lancovit. Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que vous aviez mis en place un comité d'accueil rien que pour moi ! Seulement...tsss, certains n'ont pas compris la donne. Son visage jusque là jovial devint aussi froid que la glace. J'avais ce que je voulais, j'avais même pris une charmante otage. Regardez là, n'est elle pas mignonne à croquer ? Le chef de la sécurité a décidé que l'objet que je convoitais était d'une valeur supérieure à celle d'une vie humaine. C'est ignoble, je m'occuperais personnellement de son cas. Alors voilà mes conditions : Personne ne se met en travers de mon chemin ou cetet délicate jeune fille ne survivra pas jusqu'à demain. Je veux que vous nous laissiez partir du palais, ou elle en paie le prix fort. Je la rendrais à ses parents dans deux jours, si je n'ai pas eu d'embêtements de votre part. Sinon...
Ephémère coupa l'enregistrement, murmura quelques mots à la scoop qui partit aussitôt.
- Waouh, fit-elle en s'étirant, de nouveau dans son corps normal, j'adooore jouer les méchantes psychopathes. Je vais sans doute donner des nuits blanches à pas mal de gens, mais au moins tu seras tranquille, ça te vas ?