et un contrat de plus, un ! [libre]

Depuis bientôt trois heure, l'espionne combattait les tsils qui affluaient de toutes parts. Son bouclier n'avait pas fait long feu, et il ne lui restait que ses poignards (quels aurait bien volontiers échangés contre une hache). Elle ne pouvait pas se l'avouer, mais elle fatiguait. Et pas qu'un peu. Enfin, elle reçut le message attendu, qui lui parvint par la voix des airs. Plus précisément, une sorte d'avion en papier entra en collision avec sa tempe gauche, lui faisant perdre brièvement le contrôle de ses poignards. Cette distraction aurait pu être fatale si un mystérieux champ de force ne s'était pas mis en place autour d'elle. Bizarrement, il provenait de...l'avion. Elle soupira de soulagement, puis reprit sa route en courant, ses cheveux couleur sable cette fois sifflant l'air autour d'elle.
Au bout de quelques minutes de course rapide, elle arriva devant un minuscule village, et vit apparaître devant elle un Salteren, qui n'avait pas l'air de bonne humeur.
- Vous auriez du mourir, fit il sobrement.
La jeune femme mit les poings sur ses hanches.
-Navrée de ne pas pouvoir vous faire ce plaisir, mais en même temps, ils ne possèdent pas de Chich kebap, en Outremonde, alors je préfère rester vivante. Pardonnez ma question, maître Venl'Rir, mais n'êtes vous pas censé m'accueillir avec une carafe de citronnade bien fraîche, m'emmenez dans un coin à l'ombre, et traduire ce message ?
Elle lui agita l'avion en papier, qu'il examina un instant avant de froncer ses sourcils broussailleux d'un air méfiant.
- Cette magie ne me dit rien qui vaille...
- Pour une fois, maître, on est d'accord, mais j'ai quand même besoin de vous puisque...
Elle ne put pas finir sa phrase, et plaquant le Salteren au sol dans le genre Morgan Parat, elle laissa filer un stylet qui vint se planter avec un bruit mat dans la maison la plus proche, traçant au passage un trait de feu sur sa joue. Folle de rage (mais qu'est ce qu'ils avaient tous, en ce moment ???!), elle sortit ses poignards, puis s'interrompit en entendant une voix (trop) connue.
- Je suis sincèrement désolé, mais mon arme m'a échappée des mains. Vous allez bien ?

Cal n'avait pas reconnu tout de suite Nolwenn, raison pour laquelle il avait lancé un stylet, de loin son arme favorite, dans sa direction. Ayant reconnu l'Enquetrice-assassin à cause de la dizaine de jurons qu'elle proféra en se redressant -Cal admirait Nolwenn pour ça, tous ces jurons qu'elle sortait à chaque instant ! il profita d'ailleurs de ce jet de grossièretés pour enrichir sa banque de données-, il adopta un sourire ravi et s'excusa :
-Je suis sincèrement désolé, mais mon arme m'a échappée des mains. Vous allez bien ?
Il s'avança vers la jeune femme et lui présenta sa main pour l'aider à se relever.

- Maque mais c'est pas possible !!!
Nolwenn venait d'apercevoir Tara, planqué derrière un mur.
-Vous le faites exprès ou quoi ???
Toi (elle désigna Cal), ta maman ne t'as jamais dit qu'on ne lançait pas ses armes sur les gens, même pour rigoler ???
Si je n'avais pas poussé monsieur ici présent, tu te retrouvait avec un cadavre sur les mains.
En attendant mon brushing est foutu, j'ai du sang partout grâce à toi.
S'approchant de maître Venl'Rir elle le releva d'un coup sec
- Ne vous inquiétez pas, c'est seulement un abruti qui n'arrive pas à contrôler ses armes... Bon, on a une affaire à traiter, non ? EN privé, s'il vous plait...

Inspirant profondément, Nolwenn essaya de se calmer...Himalaya...
Elle rouvrit les yeux en entendant le pauvre Salteren qui ne savait pas où se mettre.
- Diplomates ? Ces deux là ? Vous vous fichez de moi, là ! Et bien les enfants, quand vous aurez mis en place la troisième guerre mondiale, vous viendrez pas me chercher...
Mais je ne vous demande pas de les chasser, maître, bien au contraire. Après tout, j'ai le temps encore, et je crois que je vais rester avec vous. Sans moi, cette blondinette ne fait que des bêtises...

Qui malheureusement pour elle fit irruption dans la pièce, tout rouge de confusion, suivit par...l'impossible Nolwenn.
- JE dis ce que je fais, quand je le fais. Et là...j'imagine que tu as compris que je souhaitais rester, après tout j'ai également besoin de ce cher maître Venl'Rir.
Elle papillonna des cils en direction du pauvre Salteren.
- N'est ce pas, maître ? Vous n'allez pas me laisser vous attendre dehors ?
Curieusement, cela fonctionna très bien. Le vieux Salteren reprit contenance.
- je suis navré, Damoiselle, mais dame Nolwenn a, du fait de son actuelle position, le droit d'assister à cette réunion, en tant qu'ambassadrice externe et gérante des affaires courantes de l'Empire d'Omois. J'en suis le premier désolé, il lui arrive d'être tout à fait incorrecte.
Nolwenn sourit joyeusement en s'asseyant sur un pouf.
- C'est ce qui fait mon charme...
Préférant ne pas répondre, d'une belle couleur écarlate, maître Venl'Rir s'assit également.
- Bien, toussota t-il, voyons ce traité.
Tara lui tendit de mauvaise grâce le carnet rouge en cuir contenant tout les détails de l'affaire les intéressant.

Nolwenn se leva et ajusta les plis de sa robe de sortcelière à l'Emblème d'Omois.
- En fait, quelque chose me dit que ces messieurs sont là pour moi.
Je me trompe ?
Le grand Cacha la regarda en secouant la tête.
- Ma chère Malika, il me semble que je vous avez demandé il y a plusieurs années déjà de ne jamais remettre les pieds dans ce désert...
- En effet, répondit Nolwenn en haussant les épaules, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. La chaleur y est très appréciable. Mais je vous en pris, asseyez-vous.
Elle fit une place au Grand Cacha, qui s'assit lourdement sur un pouf, et lui servit une tasse de thé. Le pauvre Venl R'rir ne savait plus ou se mettre.
- Il se trouve, reprit Nolwenn, que maître Venl Ri'rir a été affecté à la protection juridique du désert il y a quelques années. Je ne voulais pas qu'il se sente seul, j'ai donc décidé de lui rendre une petite visite. Ne me regardez pas comme ça, grand Cacha, vous ais-je déjà menti ?
L'autre failli s'étouffer avec son thé, mais avant qu'il ne puisse répondre, une voix intervint.

- Ne lui en veux pas, mon gros chat fit Nolwenn en lui tapotant familièrement le br...la patte, elle est encore jeune. Je sens que tu as besoin d'une bonne vieille traduction dans le langage courant :
En gros : tu es au courant que l'Omois veut passer un traité avec ton peuple ? Si oui, envoie le 1 au 012500. Mais passons.
Je crois qu'un mythe tombe. Et oui ma chère Tara, ce vieux Salteren peut parler comme toi et moi...

Sagement, faisant un clin d'oeil à Tara dont l'expression à son égard était...intéressante, Nolwenn se leva, s'inclina d'une pirouette moqueuse devant le grand Cacha, et quitta la pièce.
Pendant que le Grand Cacha et Tara avait une discussion qui devenait de plus en plus barbante, elle fit un petit tour, puis revint en courant dans la pièce.
- Pardonnez moi si je me trompe, mais pouvez vous m'expliquer ce que font ces espions dans la cour ? Je crois que je connais, de réputation du moins, quelques uns d'entre eux...

- Je vous signale, maître, que vous n'avez pas répondu à ma question. Ou vous, Grand Cacha. J'attendrai le temps qu'il faudra mais je reste ici en attendant une réponse.
Partez devant, Cal, je te fais confiance pour t'occuper de Tara, Tara, je compte sur toi pour ne pas le faire tourner en bourrique...

Le Grand Cacha cracha par terre, avec un manque flagrant d'élégance.
- Tiens, ma petite Malika, tu ne crois quand même pas que tu fais le poids ? Et puis, si je me souviens bien, tu as déjà fait partie du gouvernement des Vilains, du Lancovit et j'en passe, parfois en même temps, mais jamais de lo'Omois, il me semble...
Nolwenn haussa les épaules.
- Je me suis...reconvertie...
- Je suis désolée pour vous, au départ vous n'aviez rien à faire là-dedans, mais vous allez mourir. Ceci ne concerne que l'Impératrice et moi.
- Encore ? Mais vous n'avez pas plus original ? Mais je vais vous surprendre : je n'en ai pas l'intention. Je crois que vous n'aimez pas l'influence d'Omois ? Apprenez que l'Impératrice ne vous aime pas non plus. et les ennemis de l'Impératrice doivent...disparaître, cependant du fait de votre position, Grand Cacha, je me contenterais de vous faire arrêter pour tentative d'agression sur nos personnes, dont fait partie l'Héritière au trône, si je ne m'abuse...

Le Salteren mordit sa lèvre inférieure pour ne pas éclater de rire.
- Tu n'as pas vraiment changée... Et je dois dire qu'en un sens, cela m'aurait déçu. J'ai fait des recherches sur toi, ma chère, et il me semble que tu m'avais caché ton vrai nom. Vial'dra, n'est ce pas ? Et une elfe violette, en plus...
- J'avoue que vous m'avez percée jour. Mais croyez vous vraiment que cela ait de l'importance ? Elfe, humain...on a tous le même sang, en fait ! Nous sommes frères ! ça ne vous a pas convaincu ? Dommage...
Elle claqua brusquement des doigts et chercha l'autre Salteren du regard.
- Au fait, maître, avez vous quelque chose à voir avec ce superbe complot ? Parce que je souhaiterais savoir si je dois prévoir un autre cachot ou pas. Voyez-vous, le Grand Cacha a beaucoup grossi depuis la dernière fois, et j'avais sous-estimé sa gloutonnerie. Très cher, vous ressemblez maintenant à une énorme montagne de graisse. Vos conseillers ne vous ont pas dit que les femelles Salteren préféraient les mâles sveltes et musclés ? Désolée de vous décevoir mais vous n'êtes ni l'un ni l'autre.
Mais revenons au sujet de conversation principal : j'attends votre réponse, maître.
Elle croisa les bras sur sa poitrine, et commença à tapoter du pied par terre.